Jadis appelé Chondropetalum elephantinum, aujourd’hui rebaptisé Elegia elephantina, cette grande vivace sud-africaine fait partie d’un groupe de plantes encore peu connues en Europe que l’on nomme Restio. Essentiellement originaires de la Province du Cap, elles ont un peu l’apparence de grandes graminées, de carex ou de joncs et sont généralement peu résistantes aux fortes gelées. L’Elegia elephantina forme une belle touffe persistante composée de minces tiges ponctuées de noeuds noirs et surmontée en fin d’été de courts épis chargés de graines sombres. Associée aux graminées et aux laîches, cette vivace forme de magnifiques compositions, en climat doux. C’est aussi une très belle plante pour la terrasse, bien adaptée à la culture en pots.
L’Elegia elephantina, également appelé localement Grand Cape Rush, est une espèce botanique inféodée au fynbos, sorte de lande sud-africaine balayée par le vent et régulièrement ravagée par les incendies. Dans cette région du Cap sont rassemblées 3 grandes familles de plantes: les protéacées, les bruyères et les restionacées qui comptent parmi leurs membres l’Elegia elephantina, dont il est ici question.
Cette grande vivace herbacée forme une touffe de tiges émergeant de la souche, étroite à la base, s’évasant vers le haut. Elle atteindra 1m de hauteur pour 1m20 de diamètre pour la couronne en pleine terre sous nos climats. Lorsque les conditions sont optimales, cette plante s’étendra latéralement jusqu’à former de larges touffes de plus d’1m de diamètre. Elle développe de minces tiges cylindriques, poussant un peu en zig-zag, plus renflées à la base et de couleur vert-de-gris. Le long de ses tiges, à intervalles réguliers, au niveau des noeuds de couleur presque noire, émergent quelques ramifications. Les tiges sont dépourvues de vraies feuilles. Cette plante est dioique, c’est à dire qu’il existe des pieds mâles et des pieds femelles. La floraison a lieu en été, plus ou moins tôt selon le climat, sous forme de courts épis de couleur brune, suivies par la formation de capsules brun chocolat qui restent longtemps décoratives sur la plante.
Le Restio est peu rustique, en particulier dans ses jeunes années, mais il se contente de peu, même d’un sol sableux et pauvre. Sa silhouette de grande graminée mouchetée de noir fait beaucoup d’effet dans un massif naturaliste, un décor épuré ou sur une terrasse de style contemporain. Une plante bien établie sera capable d’endurer -8/-9°C, de façon ponctuelle, ce qui permet de la cultiver en pleine terre sous nos climats doux. Peu exigeante en eau, résistante aux embruns, elle est particulièrement adaptée aux jardins côtiers. On peut l’utiliser de manière très décorative également sur la terrasse, à remiser en climat froid. En pleine terre ou en pot, son association avec les étonnants Boronia, des prêles, les Dierama, Miscanthus, Carex comans ou encore un Gomphostigma virgatum est toujours réussie. Ses fleurs sont aussi très belles dans les bouquets secs.
Ces plantes frileuses pour la plupart originaires d’Afrique du Sud mais aussi d’Australie sont peu adaptées aux climats froids car leur rusticité varie de -5 à -12°C maximum. Elles poussent généralement dans des sols pauvres schisteux, gréseux ou sableux, entre 0 et 1700 m d’altitude, où la végétation subit des feux périodiques qui permettent son renouvellement. Certaines espèces se régénèrent par semis tandis que d’autres repoussent depuis leur souche préservée des flammes.
Cette étonnante famille forme des touffes de tiges cylindriques dépourvues de feuilles qui font penser au jonc, roseau ou à la prêle grâce aux dessins qui marquent parfois les nœuds des tiges. Leur taille varie de 10 cm à 3 ou 4 m, offrant une diversité assez extraordinaire qui permet à chacun d’apporter une touche très personnelle à son jardin. On peut également utiliser les restios de manière très décorative en bac sur la terrasse, à remiser en climat froid. En pleine terre en climat doux ou en pot partout ailleurs, leur association avec les protées, les bruyères arbustives, les Leptospermum et les callistémons est toujours réussie.

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